Je
suis vieux et la mort s’approche à grands pas. Les années ont abîmé mon corps.
Je suis vouté, ce qui me rend insignifiant au regard des autres. Je leur fais
peur, voire je les dégoûte avec mon corps sans muscle, la peau qui se relâche,
les jambes squelettiques, les doigts déformés par cette maudite arthrose. Les
douleurs qui me crispent à chaque changement de temps, à chaque mouvement. Je
suis le temps qui passe, je fais horreur, je suis méprisé.
Je
n’ai plus de voix qui porte, je deviens muet, voire sourd. Je m’isole, je
m’abandonne à cette déchéance, dans la solitude, dans l’oubli.
Je
suis vieillesse, décrépitude, souffrance, je suis le crépuscule de la vie. On
me dit de lâcher prise, de me laisser emporter par la faucheuse. Mais je ne
veux pas, je suis là, je suis en vie. Je veux de l’amour, de l’attention, je
suis et resterai humain jusqu’au dernier souffle.
Textes d’Isabelle THEROND, février 2016
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