lundi 10 août 2015

UN ÉTRANGE TOUR DU MONDE !

Ce 6 juillet, je suis partie en voyage. Destination le Portugal. Dans l’avion, une fois installée dans mon siège, je me laisse bercer par les différentes cultures linguistiques des passagers et sereine, je finis par m’endormir.  
D’un coup, croyant être arrivée à Porto, je me réveille en Haïti, assise dans un tap-tap qui circule sur une route cabossée.
À côté de moi, un chafouin, muet, m’observe de son regard perçant. Ses yeux, bleu océan, me transpercent l’âme au point que je m’enfonce dans mon siège, intimidée. Que m’arrive-t-il ?
D’un coup, j’entends près de moi une petite voix, avec un accent suisse, très chaleureuse, qui m’invite à prendre un ristrette. Je me redresse et découvre, planté devant moi, droit comme un pic, un petit homme vigousse, le sourire aux lèvres, avec un air fada, qui me tend une tasse. Je la saisis et l’approche de ma bouche. Une odeur enivrante m’enveloppe et m’entraine dans un état d’apaisement au point d’en oublier mon voisin.
À l’extérieur, il fait nuit et j’entends dracher. Une poudrerie accompagne ce déluge et vient percuter la vitre du véhicule. J’ai l’impression d’être transposée au Canada. Au loin, par la fenêtre de notre véhicule,  je devine dans l’obscurité une lumerotte.
Mon voisin, qui s’est présenté comme un champagné du Congo, demande au chauffeur de faire une halte devant un dépanneur du Quebec.
Quelques minutes plus tard, notre étrange passager revient, les bras chargés de victuailles qu’il nous offre. Portée par la chaleur humaine qui se dégage de tous les occupants du tap-tap, je m’endors, rassasiée et apaisée.
« Mesdames et Messieurs ! Nous vous prions d’attacher vos ceintures ! Nous allons atterrir, merci », crie le pilote dans son micro.
Je me réveille, surprise ! Je regarde par mon hublot et j’aperçois Porto. Nous atterrissons et tout le monde applaudit.
Quel voyage surprenant !
Isabelle THEROND

MAIS QUI EST-CE ?

Trois jeunes femmes assises en terrasse,
Sur la place centrale du  quartier,
Observent les passants.
D’un coup, leurs regards s’arrêtent
Sur un jeune homme.
Deux d’entre elles s’exclament :
  • Oh ! Regarde ! Comme il est beau !
  • Comme il est élégant !
  • Il doit être fortuné !
  • Il doit être une personnalité importante !
La troisième réplique :
  • Attention ! l’habit ne fait pas le moine !
Mais qui est-ce ?
Il est vêtu d’un costume noir
Tiré à quatre épingles.
Ses chaussures sont cirées
Comme un sou neuf.
Il porte un nœud papillon.
Une chemise blanche-écarlate,
Sa tête est couverte
D’un chapeau de forme.
Mais qui est-ce ?
C’est un homme d’affaires ?
C’est un banquier ?
C’est un homme politique ?
C’est un huissier ?
Non ! C’est juste une personne
Sans travail
Sans logement
Sans argent
Qui cherche à être vue autrement
Qu’un miséreux.

Isabelle THEROND