Enfant,
je garde le souvenir de cette grande bibliothèque en noyer, héritée par mes
parents. Droite, au fond du salon, à côté de la grande plante verte et du
canapé. À l’intérieur se côtoyaient dans ses rayons, toutes sortes d’ouvrages.
On pouvait y découvrir Hector MALOT et son ouvrage « Sans famille » dans la
collection HETZELE, datant de 1917. Ce bel ouvrage, petit trésor familial,
se trouvait à proximité du rayon des « Arlequin », dont ma mère
raffolait, ou des « Delly » que j’ai lu avec plaisir au début de
l’adolescence. Sur l’étagère au-dessus se trouvaient toutes les «
bibliothèques rose et verte », que nous aimions avec ma sœur.
Ce
gigantesque meuble a une grande valeur sentimentale, car il représente mon lien
avec ma maman, disparue aujourd’hui et pour laquelle j’ai une pensée.
Désormais,
ce beau meuble se trouve près de mon bureau. Et en écrivant ces lignes, je le
regarde. Les rayons ont conservé leur fouillis et d’autres étagères ont été
ajoutées.
Cette
proposition de biblio-thérapie me permet de voyager dans mon passé de lectrice,
car se posent à moi les questions suivantes :
Est-ce
la lecture qui m’a fait évoluer ? Ou est-ce les épopées de ma vie qui ont
orienté mes lectures ?
Là,
à l’instant même, j’ai envie de répondre les deux.
Adolescente,
dans ma quête d’identité je me suis évadée dans les histoires décrivant des
univers sociaux comme « Julie, confession d’une droguée de 15 ans », ou
bien « L’enfant » de Jules VALLÈS et encore « La case de l’Oncle Tom »
d’Harriet Beecher-Stowe.
Adulte,
après avoir décidé de mon orientation professionnelle comme éducatrice –
étonnant non ? – Je me suis attachée à la lecture d’ouvrages professionnels
dont en autres Françoise DOLTO avec son “complexe du homard”. Jacques Salomé
et son « Courage d’être soi » ou Paulo Coelho avec son « Alchimiste
» ont su m’aider à surmonter les épreuves que la vie peut infliger.
Mon
parcours universitaire en sociologie m’a permis d’acquérir une compréhension de
notre monde. Robert Castel, Serge Paugam, Axel honneth, Richard Senneth Henri
Mendras, Stephane Hessel etc. Tous m’ont apporté les connaissances nécessaires
pour analyser les évènements et les contextes sociaux. Malgré leur richesse,
tous ces livres ont été cantonnés à être de simples outils de travail.
Et
certainement par peur de ne pas être à la hauteur, je ne me suis pas autorisée
à rester cette enfant qui aimait les aventures du « club des cinq », ou bien « les
malheurs de Sophie » de la comtesse de Ségur.
Alors,
dorénavant, s’ouvre devant moi une nouvelle aventure. Je me retrouve comme
cette enfant qui découvre des mondes imaginaires, qui se laisse emporté par
l’étoile filante dans l’espoir que son vœu soit exaucé.
Erik
ORSENNA, dans son ouvrage « La grammaire est une chanson douce » m’a
aidé à voyager dans le monde magique des mots à travers l’histoire de cette
petite Jeanne.
Antoine
Page, pour sa part, dans « Et il me parla de cerisiers, de poussières et
d’une montagne » m’a rappelé la beauté des rencontres impromptues,
l’ouverture de soi aux autres.
Désormais,
en cette fin de mois d’août, je suis prête pour la découverte de cette
diversité littéraire. Certainement que je serai frustrée par le sentiment de ne
pas avoir assez de temps à consacrer à la lecture. La différence avec le passé
est qu’aujourd’hui je suis consciente que ce n’est qu’un sentiment.
Alors
je m’autorise à faire ce petit entrechat, en imaginant que demain ma
créativité, ma liberté d’expression et ma spontanéité infantile vont
m’envelopper à nouveau et me permettre de continuer ce chemin de la vie.
J’aime
les livres ! J’aime l’écriture ! J’aime transmettre !
Isabelle THEROND, relecture faite par Nicole L
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