Un cri
Il
est là, assis devant son volant. Droit, calé contre son siège. Les yeux
hagards, il fixe l’horizon devant lui. Déterminé, voilà trois jours qu’il
attend ce moment.
Il regarde tous ces
gens, noirs, blancs, asiatiques, musulmans, catholiques, juifs… Il les fixe,
les yeux remplis de haine. Une volonté meurtrière dans son regard, face à ses
enfants qui courent, qui crient, qui jouent. Face à ces personnes qui parlent,
chantent, rigolent. Face à ce spectacle de joie, de communion, d’union.
Au
volant de son poids lourd blanc, couleur de l’innocence tâchée par la haine, il
appuie sur son accélérateur. Avance progressivement, de plus en plus vite, la
rancune dans l’âme, son besoin d’anéantir, il appuie sur son accélérateur.
Tel
un bolide, à toute allure il fonce droit devant lui. Devant lui des êtres déshumanisés.
Des quilles à détruire. Il veut tuer, il veut écraser, il fonce.
Des
cris surgissent, des corps heurtent son engin de mort. Il rit, il jubile.
Des
armes retentissent, le bolide s’arrête, le silence se fait.
Stupéfaction,
les visages effarés, les larmes coulent, l’incompréhension prend le dessus, des
cris, des appels surgissent. Le silence brisé par les sirènes. Devant nous,
partout autour de nous, des corps éparpillés, allongés sur ce parterre de sang.
Des âmes qui errent, des corps égarés, des bras qui s’enlacent, des pleurs qui retentissent.
Que s’est-il passé ? Pourquoi autant d’horreur ?
Face
à l’atrocité et à la haine, la solidarité apparaît. Ces bras qui accueillent,
qui tentent de protéger. Des mots pour rassurer, des gestes pour réconforter,
des actions pour donner. Un élan de soutien, un besoin d’aider, une nécessité
d’agir, de dire, de crier « Non à la barbarie ! »
Nous
sommes tous unis face à la haine. Nous sommes tous avec vous, victimes de Nice
et du monde entier.
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