Un refus du silence, une envie de résister contre l’intolérable
Mercredi
7 janvier 2015 a eu lieu un attentat contre Charlie Hebdo. Depuis beaucoup
d’émotions se sont exprimées à travers différents gestes et une grande démonstration
d’une union nationale et mondiale.
Avant
tout, je souhaite rendre hommage à toutes les victimes, que ce soient toutes
celles abattues en ce début d’année, en France, mais aussi à toutes les autres
mortes hier, avant-hier, il y a un mois, il y a un an, il y a plusieurs années,
et maintenant, et demain. En France, mais aussi dans le monde entier. Car la
liste est longue et continue à s’allonger au moment où j’écris ces lignes. Alors
est-ce que la barbarie, sous le prétexte d’une idéologie religieuse, va s’arrêter
un jour ?
Je
tiens à présenter mes condoléances aux proches de ces victimes. J’ai une grande
pensée pour eux, et comme mon amie Élodie a pu me rappeler, je leur souhaite de
trouver l’intimité nécessaire pour faire leur deuil. Processus long et difficile.
C’est
par l’absence d’une réponse à cette question que je me présente comme une
citoyenne lambda, de confession humaine et non religieuse. Car même si je suis
prête à accepter que les valeurs exprimées à l’origine des religions se disent
humanistes, comme la solidarité, la bienveillance, le prendre soin, le respect
de l’autre, le respect de la vie, le respect de la conscience… Je sais et je
respecte le fait que la religion reste nécessaire et importante pour beaucoup
d’individus. Cependant, je ne peux que constater que l’utilisation et les
interprétations faites par les hommes, au cours des siècles, ne peuvent
s’inscrire dans cette lignée.
Malgré
tout, j’ose espérer que ces valeurs vont continuer à être défendues par la
majorité des citoyens, quelle que soit leur confession.
Alors,
ma démarche d’aujourd’hui s’inscrit dans l’expression de mes émotions. La
première, comme beaucoup de personnes, a été l’horreur : Car, comment
peut-on s’autoriser à tuer au nom d’une idéologie ?
Il
me semble, à partir de ce que j’ai appris par mes échanges avec différentes
personnes de différentes confessions, que dans toutes les religions il est
interdit de tuer.
Donc
qu’est-ce que tuer au nom d’un Dieu peut vouloir dire ? Surement pas
d’être un disciple de la religion en question.
La
seconde émotion, issue de ce premier questionnement a été un besoin de me
mobiliser et de rendre hommage aux victimes, mais aussi à tous ceux qui
participent à notre sécurité. Alors j’ai allumé ma bougie deux soirs de suite
en hommage aux victimes. Pourtant, là où j’habite, à part mes deux voisins
proches, personne ne pouvait voir cette petite flamme. Mais c’était déjà un
premier acte de soutien.
Ensuite,
j’ai participé à un rassemblement dans une commune voisine, où 300 personnes se
sont déplacées. J’aurai pu m’arrêter là, mais non, je me devais de faire mes 45
kilomètres pour participer à cet élan national induit par la marche du dimanche
11 janvier. Cette mobilisation était le moyen pour moi de crier mon indignation,
de dire STOP. J’ai voulu montrer à ces assassins que je n’ai pas peur, je
resterai digne et je continuerai à défendre notre liberté d’être, de penser et
de s’exprimer. Alors, je continuerai à croire en mon voisin quelque soit sa
couleur de peau, son origine et sa confession. Le mouvement de dimanche me
laisse penser que nous pouvons répondre à l’invitation de Stéphane HUSSEL
exprimée dans son ouvrage « Indignez-vous » qui tout en précisant que
le danger du totalitarisme est toujours présent et qu’il est possible d’« une véritable insurrection pacifique contre
les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre
jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la
culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre
tous »[1]
La troisième
émotion, qui m’a envahi, a été celle de la colère. Et c’est celle-ci qui m’a
poussée à écrire ces lignes.
Ma
colère, bien entendu, s’adresse principalement à ces terroristes. Je me dis
qu’ils sont sans cerveau, sans conscience. Certainement porteur d’une
pathologie psychiatrique grave. En fait, je pense qu’ils croient être des
héros… et pourtant ce ne sont que des pantins. Ils sont manipulés par certaines
personnes, que l’on peut nommées de fanatiques, mais qui n’ont certainement en
tête qu’une chose « être les rois du monde ». Et pour cela, ils
savent utiliser ce qui rend les personnes serviles : la peur, l’oppression
et l’aliénation de la personne par l’instruction d’une idéologie destructrice
de tous les aspects humains.
Ces
lâches ne sont que les outils de certains. Ils n’ont pas compris que ce qui
fait la richesse d’un monde c’est l’humanisme, la dignité, le respect de
l’autre, l’acceptation de la différence de l’autre et bien d’autres valeurs humaines
telles que la bienveillance, l’altruisme, la solidarité… Alors je pense qu’il
faut arrêter de parler d’eux dans les journaux, de chercher à comprendre qui
ils sont, car ils ne sont rien.
Alors
ma colère se porte aussi sur les médias. Ces derniers ne cessent de mettre en
valeur ces assassins en les mettant en première ligne de leurs éditions. Chose
qu’ils font chaque fois qu’il y a une catastrophe, un meurtre.
Messieurs,
Mesdames les journalistes, arrêtez de parler que de choses négatives. Dans le
cadre de ces attentats, mettez en valeur toutes les victimes. Car c’est elles
qui doivent être valorisées et non leurs assassins.
Ne
transmettez pas une vision unique des évènements, comme a pu me faire remarquer
Bernard, un ami. Car généraliser les évènements à partir d’un seul point de
vue, correspond à participer à l’aliénation des personnes. Et l’opinion unique
crée le fanatisme. Alors, soyez vigilant.
Et
j’ai envie de vous inciter à parler de tous ceux qui font des actions pour aider
les autres. De tous ces héros, qui tous les jours défendent les valeurs de
liberté, d’égalité. Mettez en lumière les initiatives citoyennes nombreuses par
delà la France, l’Europe et le monde. Mettez en lumière la richesse de toutes
les petites actions citoyennes. Nous sommes un pays riche en associations, avec
des professionnels, des bénévoles qui donnent de leur temps, de leurs forces
tous les jours pour lutter contre l’exclusion, la stigmatisation, mais pour
défendre la liberté, les droits de chacun, la laïcité… Nous sommes entourés de
différents corps de métiers qui participent à notre sécurité, notre bien-être,
comme la police, les pompiers, les infirmières et l’ensemble du corps médical,
éducatif, d’aides à la personne…
Alors
plutôt que de donner gloire à ces fanatiques, valoriser tout ce qui peut être
positif dans notre société, telle que la liberté d’expression, bien sûr, mais
aussi la solidarité, les initiatives citoyennes, les créations innovantes… Je
pense que ceci est un moyen de résister contre le terrorisme.
Si
vous vous inscrivez dans cette dynamique, je pense que vous participerez
pleinement à cette politique du bien vivre que défendent Stéphane HESSEL et
Edgar MORIN dans leur ouvrage « Le chemin de l’espérance » :
« Tous les grands et moindres maux
que nous avons signalés, facteurs de dégradations politiques, sociaux,
civilisationelles, elles-mêmes génératrices de multiples dégradations
quotidiennes au sein de nos existences, doivent être combattus par une
politique régénératrice qui réformerait en profondeur à la fois notre société
et nos modes de vie. [...]
Elle doit viser l’épanouissement des autonomies, tout en les insérant dans des
communautés. Elle ressusciterait les solidarités, ferait reculer les égoïsmes.
Elle se préoccuperait non seulement du survivre [...],
mais aussi du vivre qui se confond avec
l’épanouissement dans la relation à autrui et avec le monde, et où les émotions
et les émerveillements esthétiques doivent être considérés non comme des luxes
réservés à l’élite, mais comme des droits dévolus à chacun »[2]
Ceci
n’empêche pas de parler des évènements gravent qui se passent, mais au lieu de
passer 20 minutes sur 30 à parler des assassins, consacrer 20 minutes de vos
éditions à parler de tous ceux qui agissent pour défendre et transmettre les
valeurs de notre démocratie, qui ont des attitudes héroïques… Vous avez un rôle
important, donc utilisez-le à bon escient plutôt qu’à entretenir les
représentations négatives, les fausses idées, les préjugés qui existent dans
notre société.
J’ai
ressenti aussi une grande colère contre tous ceux qui ont critiqué les
personnes qui ne se sont pas rendues dans la rue ce dimanche. Nombreux sont
ceux qui pour des raisons aussi légitimes les unes que les autres, n’ont pas pu
se déplacer. Notre mouvement national a été pour rendre hommage à toutes ces victimes,
mais aussi pour défendre la liberté d’expression, donc respectons la liberté de
ceux qui ne sont pas venus dans la rue. Il existe beaucoup d’anonymes qui ont
allumé leur bougie, qui ont fait une minute de silence seul chez eux, qui ont suivi
les marches de dimanche à la télévision. Comme il y a eu certainement beaucoup
de personnes qui se sont senties exclues de cette marche, parce que pas reconnues
comme citoyen français, où perçues comme responsable du fait de leur confession
religieuse, ou isolées géographiquement et socialement. Donc, ne les critiquons
pas sans savoir. Car comme, ont écrit Stéphane HESSEL et Edgar MORIN « La compréhension humaine nous permet de
concevoir à la fois notre identité et nos différences avec autrui, de
reconnaître s complexité plutôt que de le réduire à un seul caractère
généralement négatif. »
Je
ressens aussi une colère contre certains de nos représentants politiques qui
essayent de se tirer la couverture vers eux. Comme Madame LE PEN, qui se dit
outragée, de ne pas avoir été autorisée à venir à la marche. Personnellement,
j’ai bien entendu que cette marche était une marche citoyenne et non politique.
Il n’y avait aucun slogan, aucune couleur parmi tous les anonymes. Donc chaque
citoyen était libre de venir ou pas. J’estime qu’elle n’avait pas à chercher à
se faire remarquer dans cette situation.
Aujourd’hui,
elle dit « qu’il faut tout faire pour que les Français engagés dans ce terrorisme
ne reviennent pas en France. » Cependant, ceci ne règlera jamais les
causes qui poussent ces personnes à s’engager dans de tels mouvements. C’est
une manière de détourner la véritable question pour y apporter une réponse
démocratique.
Tous
nos élus politiques savent bien que ce phénomène est en lien avec les
politiques menées depuis plus de 20 ans. Pour avoir travaillé dans les
quartiers, pour avoir été confrontée à une absence de volonté politique à
donner une place à cette jeunesse dans leur propre quartier, leur ville, je ne
suis qu’à moitié étonnée que la fragilité de nos enfants soit devenue
l’objectif d’extrémistes. Aujourd’hui, alors que des services de préventions spécialisées
sont fermés parce que les élus locaux refusent de les financer ; ou bien
parce que police de proximité a disparu dans nos rues, il ne faut peut être ne
pas s’étonner que cette dérive des jeunes s’accentue. Anne SALMON, dans son
ouvrage « Mais que font les éducateurs ? Le travail social à
l’épreuve du politique » nous rappelle que : « Ces contacts informels et réguliers avec les adultes sont
indispensables si l’on entend signifier aux jeunes qu’on les considère comme
appartenant à un espace commun dans lequel prennent place leurs parents, mais
aussi des habitants, des commerçants, des entreprises, des associations, des
institutions publiques et politiques. Si ces acteurs sont transparents aux yeux
des éducateurs, il y a de fortes chances pour que cela soit perçu comme un déni
de reconnaissance, une invalidation de leur capacité d’action et de
parole : du mépris, si en dernière instance, ils ne comptent pour rien. »[3]
En
ce qui concerne Monsieur SARKOZY, qui a réussi à se faire remarquer en se
mettant en tête du cortège des représentants des nations. Avait-il, lui aussi,
besoin de se faire remarquer dans ce moment précis ?
Et
enfin, ces élus qui disent que « la guerre des partis n’a pas sa
place » et qui pourtant s’autorisent une petite phrase comme « On a
des paroles, maintenant on veut des actes ».
Messieurs
et Mesdames les élus, avez-vous
conscience que dans cette situation de guerre, c’est vous qui allez donner
l’exemple aux citoyens, de ce qu’est l’unité nationale ? N’oubliez pas
qu’aujourd’hui vos paroles et actes auront encore plus d’impacts que dans un
contexte différent de paix. La coopération est la meilleure arme pour lutter.
Aujourd’hui, il y a un président, et que l’on soit pour ou contre, c’est lui
qui se doit de dire oui ou non. Mais c’est avec vous Mesdames et Messieurs les élus que les choix trouveront
leur pertinence. Face à des situations nouvelles, il n’y a jamais de bonnes
manières de faire, mais il y a toujours des possibilités à imaginer et à
tenter. Mais dans la cohérence.
N’oubliez
pas non plus le pouvoir d’agir des citoyens, le rassemblement de ce dimanche
est la preuve que l’ensemble des personnes a envie d’agir pour défendre nos
valeurs démocratiques. Et quand je parle de citoyens, je tiens à préciser
clairement, que je parle de tous les Français de toutes confessions confondues.
Donc,
n’oubliez pas les responsabilités qui vous ont été données par vos électeurs. Alors
je me permets de reprendre une phrase d’Anne SALMON que je souhaite recontextualiser
dans les évènements que nous venons de vivre. J’espère ne pas trahir sa pensée :
« La question du politique [...] est
urgente si l’on veut répondre par l’affirmative à l’interrogation impertinente
de Joël ROMAN : « veut-on vraiment faire exister une communauté
politique ? » Aussi par delà le problème de la crise économique et de
l’intégration dans l’économique qui reste à l’évidence une question
incontournable du travail social, la crise de la place de chacun dans l’espace
public démocratique doit être mieux pris en compte [...] »
Suite
à une réflexion de mon ami Bernard, je souhaite aussi vous alerter sur le
risque de mettre encore plus en danger le principe d’égalité. Soyez vigilant aux
réponses sociales, politiques et judiciaires que vous pouvez apporter. Il est
important qu’elles soient apportées de façon égalitaire, quelle que soit la
personne concernée. Le respect de la différence de chacun implique des réponses
de traitements identiques à et pour chacun.
Par
contre, Mesdames et Messieurs, je ne sais quoi penser, comme mon amie Élodie,
de la représentation des cinquante nations ce dimanche-là. Quand on sait que
certaines s’entretuent entre elles! D’autres vont peut-être être nos ennemis de
demain? Que sont-elles venues défendre? Notre modèle démocratique? Notre
liberté d’expression? Ou est-ce un refus du terrorisme? Est-ce de la diplomatie ?
De la stratégie ? Ou un simple affichage politique ?
Je
souhaite aussi dire, à toutes ces personnes qui agressent les lieux de cultes et
les personnes, simplement par manque de tolérance, de respect et sous le
prétexte de la haine de l’autre sont au même niveau que les terroristes
djihadistes qui ont tués la semaine dernière. Ils doivent être condamnés comme
les autres.
Et
enfin, j’ai envie de crier ma colère à tous ceux qui se disent les puissants du
monde. C’est-à-dire toutes ces personnes millionnaires. Aujourd’hui, il faut
arrêter cette guerre des riches contre les pauvres. Arrêtez de rechercher, seulement,
à défendre votre portefeuille, votre pouvoir, au détriment des autres. Je me permets
de vous rappeler que tant que vous continuerez à vouloir être les maîtres du
monde, à appauvrirent les peuples dans le seul but de vous enrichir, vous serez
complices de ces fanatiques qui tuent pour les mêmes raisons.
Sachez,
et je ne pense pas trahir une opinion partagée, mais beaucoup de citoyens ne
recherchent pas vos milliards. Ce que veut le citoyen lambda, c’est de pouvoir
vivre dans la sécurité du lendemain, de se sentir utile à sa collectivité, de
pouvoir s’épanouir personnellement, mais aussi collectivement, de pouvoir
s’offrir des plaisirs, de pouvoir se soigner, se loger, se nourrir sans devoir
se priver de choses essentielles.
Alors,
Messieurs et Mesdames les puissants, n’oubliez pas votre responsabilité dans
tout ce qui peut être fait face à ces évènements terroristes.
Aujourd’hui,
une force inouïe a jailli du monde entier. Tout le monde semble souhaiter résister
contre ces fanatiques qui ne veulent que faire régner la peur. Car ces derniers
ont compris que la peur est la meilleure forme d’aliénation d’un peuple. Paulo
FREIRE, dans son ouvrage « Pédagogie des opprimés » rappelle que
« si la parole est privée de sa
dimension action, la réflexion se transforme automatiquement [...] elle devient aliénée et aliénante. [...]
Si à l’inverse l’action est privilégiée au point d’exclure la réflexion, la
parole devient activisme [...] N’importe laquelle de ces deux exclusions, en
faussant les comportements, engendre des idées fausses qui viennent renforcer
la dichotomie. [...] ce n’est pas dans le silence que les hommes se réalisent,
mais dans la parole, dans le travail, dans l’action-réflexion. [...] Mais si la
parole authentique qui est travail, qui est praxis, transforme le monde, elle
n’est pas réservée à quelques hommes, mais constituent un droit pour
tous. »
Ce
midi, 18 janvier, je viens de visionner l’émission «13h15» de France 2. Et je
suis ravie de voir ces Français, de confession musulmane, rappeler ce qu’est
leur religion et affirmer leur nationalité française et leur attachement à la
laïcité. Nous pouvons que les soutenir et peut-être pouvons-nous penser des
actions communes pour défendre la liberté de conscience dans notre société
laïque?
Aujourd’hui,
je suis confrontée à un besoin de compréhension. Non pas du fanatisme, mais de
l’évolution de notre société. La liberté d’expression est-elle en danger ?
La dernière édition de Charlie HEBDO ne m’a pas semblé être une insulte à l’Islam.
Il me semble que les auteurs ont surtout voulu montrer que le prophète de
l’Islam se sent attristé de voir que l’on tue en son nom. Alors est-ce que ces
actes terroristes ne sont pas un blasphème à son nom ?
J’ai
appris à travers mes rencontres avec de nombreux musulmans et musulmanes que
l’Islam est l’une des religions, à sa création, des plus tolérante. Qu’elle ne
sanctionne pas, mais conseille ses disciples (hommes et femmes) sur l’attitude
à tenir dans des situations précises. Est-ce que je n’ai rien compris ?
Voilà
mon cri du cœur. J’espère n’offenser personne, car ce n’est pas mon intention,
mais j’ai appris qu’il vaut mieux s’exprimer plutôt que de se construire des
fausses idées.
Je
suis peut-être naïve, mais je me revendique comme optimiste et je sais que s’il
y a une volonté partagée, chacun peut trouver sa place dans notre pays, que
l’on soit de confession différente, d’origine différente, jeune, vieux, apte ou
inapte. Il suffit de vouloir changer son regard sur l’autre. Et surtout se dire
que chacun peut apporter à son niveau sa pierre à l’édifice. Chose que j’espère
arriver à faire.
Alors
j’ai envie de reprendre la légende du colibri[4] et la
partager avec vous :
« Un
jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux
terrifiés et atterrés observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit
colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau dans son bec pour les
jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ces agissements
dérisoires, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu
crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? »
« Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. »
C’est
pour cela que je m’autorise à diffuser ces quelques lignes. Peut-être suis-je
en train de résister à ces terroristes qui savent communiquer pour embrigader
tous ceux fragilisés par les dysfonctionnements de notre société.
Isabelle,
citoyenne de confession humaine.
[1] Stéphane
HUSSEL « Indignez-vous », Indigène édition, janvier 2011
[2] Stéphane
HUSSEL et Edgar MORIN « Le chemin de l’espérance » édition Fayard,
2011
[3] Anne
SALMON, « Mais que font les éducateurs ? Le travail social à
l’épreuve du politique » , édition
DESCLÉE DE BROUWER, 2009
[4] Pierre
RABHI « La part du colibri. L’espèce humaine face à son devenir »
Édition de l’Aube, 2009